France Algérie coopération pour l’archéologie, la culture et le patrimoine

Rencontre annuelle de l’AFA sur la coopération franco-algérienne en archéologie, culture et patrimoine





Dans le cadre de ses initiatives de dialogue entre la France et l’Algérie, l’Association France Algérie a organisé, sous la présidence de Jean-Pierre Chevènement le 25 juin à la salle Médicis au Sénat, une rencontre consacrée à la coopération franco-algérienne en archéologie, culture et patrimoine. Pour rappel plusieurs rencontres de ce genre ont eu lieu les années précédentes. En avril 2017 nous avions pu ainsi accueillir Slimane Hachi directeur du CNRPAH et F. Kherbouche directeur des fouilles de la grotte de Gueldaman (Akbou, Algérie) au Centre culturel algérien de Paris (lire l’article ici).



Jean-Pierre Chevènement président de l’AFA rappela l’importance des liens qui existent entre les peuples français et algérien. « Nous portons en commun l’héritage de l’antiquité qui s’est épanouie aussi bien en Gaule qu’en Afrique du Nord. Pendant quatre siècles au moins nous avons vécu au même rythme. Et, si, l’on remonte plus avant, l’évolution humaine depuis le paléolithique, ne manque pas de similitudes dans tous les espaces méditerranéens. Notre histoire est une histoire longue. C’est vrai pour la France comme pour   l’Algérie, où le peuplement humain est attesté depuis près de 700 000 ans. Etudier ce passé est une contribution à la vie des nations. Les archéologues, les préhistoriens, les anthropologues de nos deux pays sont animés d’une passion semblable, et leur coopération, dès lors qu’elle est respectueuse de l’identité et de l’indépendance des acteurs, est bénéfique ».



Toufik Hamoum, directeur du Centre National de la Recherche en Archéologie en Algérie (CNRA) a présenté son institution et les travaux qu’elle mène en matière de recherche archéologique.

Il citera quelques exemples de coopération et de partenariat algéro-français en la matière, notamment le projet des fouilles préventives conduit conjointement avec l’INRAP (2013-2018), la signature d’une convention-cadre de partenariat scientifique entre le CNRA et Aix-Marseille Université (2018-2022) visant à former les jeunes chercheurs algériens dans différents domaines de l’archéologie (céramologie,        archéologie subaquatique, etc.) et le partenariat existant avec le CNRS et l’ENS portant sur le site de Lambèse (2006-2022).

Il a également présenté   d’autres projets de  recherche  en  cours  en Algérie, notamment la convention-cadre pour la préservation et l’étude de vestiges et sites archéologiques sur la Plateau de Tadmaït-Timimoun CNRA et Groupement Timimoun SONATRACH – (2012-2019) et

le projet de la préservation et d’étude des vestiges et sites archéologiques sur le Plateau d’In T’sila qui rentre dans le cadre du projet de construction du complexe gazier et pipes avec  SONATRACH   et ISAREN.


Les fouilles de la place des Martyrs : un des meilleurs exemples de la coopération franco-algérienne en archéologie


Daniel Guérin, directeur général délégué de l’INRAP, présentera à son tour les projets de son institution et son rôle dans le développement des fouilles préventives dans le monde, parmi lesquels figurent les fouilles préventives  au  Cambodge  ou   à  Alger,  place  des Martyrs (  Métro  d’ Alger). François Souq, directeur scientifique et technique adjoint et codirecteur de ce projet pour le compte de l’INRAP, présenta les découvertes archéologiques de la place des Martyrs, fruit d’une coopération et d’une collaboration étroites avec le CNRA depuis 2013. Ces fouilles ont permis de redécouvrir les différentes phases de l’histoire de la ville     antique d’Alger (Icosium) et de retracer la chronologie du site de la fin du premier siècle  avant notre ère, en passant par les époques byzantine et ottomane jusqu’à l’époque de la colonisation française.



De son côté, Isabelle Sidéra, directrice de la Maison d’archéologie et d’ethnologie (MAE) et préhistorienne auprès du CNRS, présenta à son tour les composantes de la MAE et ses projets. Elle mit en valeur l’un des projets en archéologie de la préhistoire algérienne porté depuis quelques années par une équipe de chercheurs français de la MAE et algériens de l’Université d’Alger 2.

Patrick Blanc, directeur de l’atelier de conservation et de restauration du Musée départemental Arles antique (MDAA) et responsable scientifique de Mosaikon-Arles, exposa la coopération engagée entre France et l’Algérie dans le domaine de la restauration des mosaïques et de formation  de jeunes techniciens algériens.

Des ateliers ont été organisés à Alger, Cherchell, Tipasa et à Tazoult au cours desquels ont été dispensées des formations sur l’inventaire des mosaïques, leur maintenance  et leur conservation.

Madame Yamina Bengoua, attachée culturelle de l’ambassade d’Algérie en France, prit la parole et exprima sa satisfaction à l’égard de l’initiative de l’AFA. Elle remercia l’association et son président d’avoir permis cette rencontre valorisante pour la coopération algéro-française dont les jalons ont été plantés depuis plusieurs années.

  Jean-Pierre Chevènement salua la qualité et la richesse des présentations et remercia chaleureusement les intervenants et les deux organisateurs de cette rencontre Jean-Yves Autexier, secrétaire général de l’association et Younes Rezkallah, chargé des questions de patrimoine à l’association. Il annonça le nom de la lauréate de la bourse AFA 2018 en archéologie, Mlle Sabrina Hamani, jeune doctorante algérienne auprès de l’Université Alger 2.

Avant de clôturer les travaux, des échanges fructueux ont eu lieu avec le public présent et notamment avec Michèle Gendreau-Massaloux, ancien recteur de l’université de Paris, et Malika Hachid, directrice de recherches au CNRAPH et ancienne directrice du Parc national du Tassili.



juillet 11, 2018